Comment bien punir son enfant ?

Comment bien punir son enfant?

Tout parent a déjà à un moment donné eu au moins une situation d’insatisfaction avec son enfant. Car ce dernier a eu un comportement inapproprié. Certaines de ces situations poussent des parents à devoir punir leur enfant au quotidien. Néanmoins, bien  punir un enfant peut être une tâche plus difficile qu’on ne le pense. En effet, une punition peut être mauvaise, parce qu’elle est par exemple impulsive, excessive, sans stratégie, de pédagogie, ou parce qu’elle s’assimile à un jeu. Ainsi celle-ci peut se révéler à terme très contre-productive.

Le but des lignes qui suivent est d’inspirer les parents en donnant quelques astuces et points de réflexions à considérer avant de punir les enfants.  

1. Quel état d’esprit et physique avoir lorsqu'on punit l'enfant?

  • L’amour doit être la motivation profonde des parents. L’état d’esprit du parent qui punit doit être AMOUR. En effet, même si l’on arrive à une punition à cause d’un comportement inapproprié et qui ne rend pas joyeux, la punition doit être un acte d’amour. Ce dernier doit être la motivation profonde qui anime au moment de punir. Ainsi la punition ne sera pas pour le bien des parents au détriment de l’enfant, mais pour celui de tout le monde. La punition ne doit par exemple pas être seulement un prétexte des parents pour souffler. Elle ne doit pas non plus être un moyen d’évacuer les frustrations subies soi-même. 
  • Avoir une santé mentale et physique suffisante: Il faut éviter autant que possible de punir lorsqu’on est encore en colère ou sans maîtrise de soi- même. Certaines punitions résultent souvent de la fatigue accumulée pendant la journée. Il vaut mieux souvent se reposer ou aller faire son sport hebdomadaire avant de revenir sur la faute et punir l’enfant. La bonne punition doit être un acte pensé rationnellement et non seulement guidé par les émotions ou la fatigue. Ainsi punir un enfant nécessite que l’on soit en condition mentale et physique pour bien analyser et juger la situation, afin de ne pas poser un acte injustifié et irréversible que l’on regrettera plus tard.
  • Être unanime: Punir l’enfant ne doit pas être un nouveau terrain de bataille entre les 2 parents pour savoir qui est le plus fort, le meilleur éducateur, ou pour savoir qui aime le plus son enfant. Ce moment ne doit pas être un moment d’expression des points de divergence du couple. Les 2 parents doivent adopter une stratégie de punition commune et sans dispute afin de ne pas donner une occasion de distraction ou de ruse à l’enfant.
  • Être inflexible et déterminé, mais responsable: Si on pense infliger une punition, alors le comportement inapproprié de l’enfant est une situation suffisamment sérieuse. Il est donc important d’aller au bout de la punition afin d’inculquer la notion de rigueur et du respect de la parole donnée à l’enfant. Les punitions qu’on ne peut maintenir soi-même sont à éviter.  Lorsqu’une punition est flexible ou négociable, elle donne l’impression à un enfant d’être une situation de jeu. Cependant, il faut rester vigilant et bienveillant en s’assurant que la punition n’a pas les effets négatifs inattendus ou disproportionnés sur l’enfant.

2. Quelles sont les 5 principales caractéristiques d’une bonne punition pour un enfant?

Voici les recommandations pour une bonne punition:

  • Elle doit être juste: Punir un enfant qui n’a pas commis de faute est très maladroit et peut conduire à des déformations psychiques difficilement réparables. Pour les personnes ayant plusieurs enfants, il faut appliquer les punitions de même niveau pour tout le monde afin de consolider leur foi en la justice. En outre, il faut éviter de faire soi-même ou de répéter les bêtises pour lesquelles on punit un enfant.
  • Elle doit être expliquée: La punition doit être précédée par une explication: c’est une occasion de rappel de la règle établie. En effet, l’enfant doit comprendre pourquoi le geste pour lequel il est puni est mal, afin que la punition garde son caractère éducatif.
  • Elle doit être fonction de la gravité de la faute et en adéquation avec la faute: La punition doit être en adéquation avec la faute commise. Les fautes graves doivent être plus sévèrement punies que les petites, afin que l’enfant comprenne rapidement la notion de limite, et aussi ne s’habitue pas à un standing de punition. En outre, idéalement la punition doit avoir un rapport logique avec la faute.
  • Elle ne doit être violente ni en acte ni en parole: En effet, au-delà des risques d’accident, la violence cultive la violence. Ainsi les enfants victimes aujourd’hui ont beaucoup de chance de répéter les mêmes gestes sur leurs camarades ou plus tard dans leur vie sur leur partenaire par exemple.
  • Elle ne doit pas être impulsive
  • Elle doit être constructive et pédagogique: La punition doit être bénéfique pour l’éducation de l’enfant sans pour autant perdre son caractère punitif. Exiger par exemple d’un enfant de demander pardon peut dans certaines situations être assez pénible pour l’enfant et donc considéré comme une punition. Mais c’est en même temps pédagogique car le geste lui enseigne l’humilité et le respect de l’autre. Par contre, les punitions telles que la privation de repas, ainsi que les fessées sont de mauvais exemples. Car les risques de traumatisme pouvant en découler sont élevés.

Plus concrètement voici 10 exemples de punitions pour enfants:

  • Exiger de l’enfant qu’il répare ce qu’il a cassé. 
  • Exiger de l’enfant d’expliquer son geste oralement et/ou par écrit.
  • Demander à l’enfant de dessiner la scène de la bêtise.
  • Exiger de l’enfant de demander des excuses aux personnes offensées oralement ou par écrit (Exemple: lettre adressée à son camarade, aux parents ou à son cadet)
  • Exiger de l’enfant de se rendre un service à lui-même (Exemple: ranger sa chambre).
  • Exiger de l’enfant de rendre un service pour le bien de tous pour ainsi l’aider à soulager sa culpabilité (Exemple: faire une tâche ménagère qui impacte le bien de tous).
  • Réduire les heures de l’enfant qui sont normalement consacrées à la télévision ou à Internet pour l’allouer à une activité moins appréciée par l’enfant, mais utile.
  • Supprimer une des activités de l’enfant non nécessaire pour son épanouissement physique ou psychique.
  • Isoler l’enfant pendant un temps modéré dans sa chambre.
  • Annoncer sur les réseaux sociaux qu’on a commis une faute et demander publiquement pardon à ses parents et tous ceux qu’on a offensé en promettant de ne plus refaire. Ce nouveau type de punition, aussi connu comme “punition 2.0”, doit être appliqué avec délicatesse et seulement à une cible qui s’y prête, car il est assez risqué. Et si l’on n’a pas une bonne maîtrise des réseaux sociaux et l’étendu de son impact, vaudrait mieux oublier cette option.

En Conclusion

Au terme de cet article, il convient de dire que chaque enfant comme tout humain a sa particularité. Ainsi les points évoqués dans cet article sont des points de réflexions qui nécessitent d’être considérés en tenant compte du contexte. Aussi nous nous réjouissons des commentaires et du partage de vos expériences.

Armand Pokam 

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